Suite à une séance photo, je vais pouvoir vous montrer quelques modèles de tenue de jour des années 30, plutôt de la deuxième partie de la décennie. Si vous souhaitez découvrir le travail du photographe, le lien vers sa page se trouve en fin d’article.
Chemisier art déco, vers 1931/33
Chemisier en crêpe de soie. Il est transparent, et doit donc se porter avec un fond de robe. En l’occurrence je porte un fond de robe noir en dentelle années 50, mais c’est aussi très joli avec un fond de robe contrastant rose par exemple. Il est surpiqué avec des formes triangulaires vraiment typées art déco. Les manches sont très larges et sont fermées aux poignets avec deux petits boutons. Le resserrage est fait avec une multitude de petits plis canons. Le chemisier se ferme devant avec des boutons pression. Ce que l’on voit est une vraie fausse boutonnière. Ce chemisier vient de chez Fabalas.
Robe 1933/35
Cette robe est ma dernière acquisition années 30. Il s’agit d’une robe en coton mélangé bleu marine à motifs floraux bleus clairs. Elle descend à mi-mollet, est serrée à la taille par une ceinture et par la découpe à motifs triangulaires, qui rappelle l’Art déco, mais aussi qui crée cette forme et la fluidité typique des robes de l’époque. Le dessus intègre directement dans la robe un boléro et un petit noeud que l’on peut agrémenter d’un camé comme mon intaille années 50.
Les manches sont assez larges en haut des bras et se referment autour du poignet à partir du coude. La fermeture des manches aux poignets se fait avec 8 boutons. La fermeture de la robe en elle-même se fait uniquement avec une série de pressions sur le côté gauche. C’est souvent un bon indice que la robe est ancienne, ça et l’ourlet main.
La question se pose ensuite : quel chapeau pour cette tenue? Optez pour un chapeau emboîtant comme celui que je porte qui est en feutre, mais plus tardif, années 40. Le chapeau emboîtant en paille avec un ruban qui rappelle les couleurs de la robe. Une grande capeline années 30. Celle que j’ai en ma possession n’avait pas le coloris exact des petites fleurs. J’ai donc renoncé à la porter.
La robe vient de chez Falbalas, le chapeau d’une boutique des puces (marché Vernaison) qui a fermée depuis, et les boucles d’oreilles sont un cadeau d’une amie, de même que l’intaille, cadeau de mes parents.
Robe 1935/37
Je suis une très grande fan de cette couleur bleue électrique. A chaque fois que je vois une robe de cette couleur bien spécifique à ma taille je l’achète. J’en ai donc une belle collection des années 30 aux années 50. Celle-ci qui est un coup de chance internet, est en crêpe. Le col est typique des grands cols années 30. Celui-ci a la particularité de se croiser et de se fixer par des pressions au niveau de la poitrine. Poitrine qui est marquée par des pinces et relevée par un triangle brodé. Le col est lui même très orné.
La ceinture est intégrée dans la robe et se ferme au dos. Les manches sont très ajustées sur les bras et s’ouvrent aux poignets par deux boutons pour pouvoir insérer les mains. Elle se ferme de nouveau sur le côté gauche avec des pressions.
Avec quoi porter cette robe? J’ai choisi un chapeau en feutre vers 1936/37 avec des incrustations de dentelle et un gros noeud sur le devant. Ce chapeau n’est pas sans rappeler les chapeaux camarguais. Le feutre est de très médiocre qualité, ce qui laisse entendre qu’il a appartenu à quelqu’un avec peu de moyens. J’ai agrémenté le corsage avec une broche Napoléon III en onyx qui a été bidouillée pendant la seconde guerre mondiale. Quelqu’un a collé un profil de femme en résine noire dessus pour cacher une griffure de la pierre. Les chaussures en daim sont des copies années 30 de chez Falbalas. Le sac est un sac en cuir purement années 30 avec une fermeture à rouage très Art Déco.
Tenue d’été 1937/1939
Tenue d’été fin des années 30 en coton avec un imprimé improbable. J’avoue que la première fois qu’on m’a montré la robe, le warning « imprimé grand-mère » s’est mis à fonctionner à plein régime. Mais Mam’zelle Swing a insisté pour que je l’essaye et elle fait désormais partie de ma garde robe. Ce violet sera très à la mode la décennie suivante.
On retrouve le petit pli sur le devant des robes années 30 de la fin de la période. L’imprimé est donc violet à fleurs blanches. La longueur s’est raccourcie pour arriver juste en dessous du genou. La fermeture se fait devant avec une boutonnière. Cette robe est parfaite pour un après-midi de campagne, un pique-nique, ou pour les promenades lors des tous nouveaux congés payés.
Le chapeau est vraiment fin 30 en paille. La forme évolue, notamment à partir de 1936 qui voit apparaître des formes de plus en plus extravagantes, notamment sous l’impulsion de créatrices comme Agnès ou Paulette. Compte tenu que les chapeaux changent les coiffures doivent s’adapter. On passe donc des crans à des coiffures qui sont travaillées avec force bigoudis et papillotes. On a donc des masses importantes de boucles sur le dessus des coiffures et des chignons à l’arrière quand les cheveux ne sont pas encore courts. Ces coiffures évolueront pour parvenir aux formes caractéristiques des années 40. Ces coiffures s’équilibrent en fonction du chapeau que l’on porte et surtout en fonction du côté où il se met, car ces chapeaux jouent de plus en plus avec l’asymétrie.
Je porte cette robe avec une ceinture violette en daim années 40, et un panier années 50. Les chaussures sont un peu datées pour cette robe (elles sont 1920, début 30), et peuvent être avantageusement remplacées par des espadrilles.
Crédit photo : Renaud Chaput
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